La légalisation du cannabis à des fins récréatives entrera en vigueur le 1er juillet 2018 au Canada. En attendant, la bataille pour la production a commencé et les producteurs des fruits et légumes espèrent avoir droit à leur part du gâteau. Contribuer à la réflexion
Un employé de l’entreprise Tilray arrose des plants
de cannabis qui sont produits à des fins de consommation médicale.
Photo Credit: Entreprises Tilray
Les producteurs en serre du Québec ont fait part de leur volonté de contribuer à la réflexion qui aboutira à l’élaboration de la loi sur l’utilisation du cannabis à des fins récréatives au Canada.
Le projet de loi a été déposé en avril dernier par le gouvernement fédéral et le Québec a lancé des concertations publiques sur la question. Son projet de loi-cadre sera déposé à l’Assemblée nationale dans quelques mois.
Les producteurs en serre du Québec veulent apporter leur pierre à l’édifice. Dans un entretien avec Alice Chantal Tchandem, le président, André Mousseau, a précisé qu’il s’agit de faire des propositions pour s’assurer que la production sera de qualité.
Lors du récent forum d’experts, un atelier concernant spécifiquement le modèle de la production du cannabis et l’assurance qualité au Québec a permis à une multitude d’acteurs, notamment quelques entreprises en production de cannabis utilisé à des fins médicales, de s’exprimer.
Selon la webdiffusion à laquelle nous avons pu accéder, les enjeux de contrôle des taux de tétrahydrocannabinol (THC) et de cannabidiol (CBD), des pesticides et des contaminants, ainsi que la place à accorder aux « petits producteurs » ont été soulevés comme éléments à baliser dans le projet de loi-cadre à venir.
Nombre de producteurs de cannabis à des fins médicinales autorisés par province. © Gouvernement du Canada
La production ne doit pas être la seule affaire de grands groupes financiers
Le marché de la marijuana à des fins récréatives s’annonce particulièrement lucratif, avec une demande de plus en plus importante.
Un constat qui fait dire à M. Mousseau que sa légalisation devrait bénéficier à toutes les entreprises serricoles de la province, peu importe leur envergure et leur créneau de production.
Plusieurs de ces entreprises ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour cette production, mais André Mousseau a peur que le marché de la production et de la commercialisation soit contrôlé par deux ou trois grands groupes financiers pour desservir l’ensemble du pays.
« Les Producteurs en serre du Québec sont d’avis que l’encadrement adéquat de la production de cannabis devra se faire en considérant l’expertise diversifiée des entreprises serricoles oeuvrant déjà à la production conventionnelle ou biologique de légumes, fruits et végétaux d’ornement. En effet, ces dernières ont développé au fil des années des compétences considérables en matière de techniques de production diversifiées, de contrôle de la qualité, de recherche et développement, de traçabilité et de respect des lois et règlements. »
Visite de l’usine Aurora Cannabis à Cremona, en Alberta © Jocelyn Boissonneault/Radio-Canada
À noter
Au sujet de la production et de la commercialisation de la marijuana au Canada en attendant la légalisation :
Seuls les producteurs autorisés à produire et à vendre de la marijuana au public peuvent vendre ou fournir de la marijuana séchée, de la marijuana fraîche, l’huile de cannabis, ou des matières premières aux membres du public admissibles.
Seule la production à des fins médicinales est actuellement autorisée, mais elle ne suffit pas pour satisfaire à la demande qui croît sans cesse depuis sa légalisation en 2001.
Le pays compte aujourd’hui plus de 41 producteurs, dont plus de la moitié en Ontario.
Le gouvernement libéral a déposé le projet de loi en vue de sa légalisation à des fins récréatives en avril 2017.
En attendant la légalisation le 1er juillet 2018, plusieurs joueurs se bousculent pour tirer le plus grand profit d’un marché récréatif estimé à 600 000 kg.
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André Mousseau, président des producteurs de serre du Québec (PSQ) © PSQ
Source: rcinet.ca
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