80 agriculteurs intéressés
Pour de nombreux agriculteurs, c'est une option pour diversifier les cultures peï. La culture du chanvre est en vogue en métropole, mais la filière est encore peu exploitée à La Réunion.
Sully Chaman, agriculteur à Saint-Paul, est d'abord éleveur de porcs en plein air. Il a une parcelle de chanvre certifiée bio, mais peine à en tirer des revenus. Il a testé la culture de chanvre en 2019, sans trop de succès : "Ce n’était pas terrible, j’ai planté à la volée, en plein champ et ça a surtout nourri les pigeons."
Pour mieux connaître le chanvre et sa culture, il participera à la formation aux côtés de 80 autres agriculteurs.
Sully Chaman a beaucoup de questions, auxquelles s’engagera à répondre Jeremy Gaillard, un des intervenants de la formation, qui cultive du chanvre depuis cinq ans dans la ferme bio de Pigerolles en métropole.
Sully Chaman, s'inquiète aussi de la sécurité de ses champs. Il estime que le chanvre est "tellement associé au zamal, dont la culture est interdite, que la culture du chanvre risque d'attirer les voleurs."
"Plus de 300 utilisations"
Pour réduire le stress, lutter contre l'anxiété ou mieux dormir, le CDB aurait de nombreux bienfaits pour le corps. On l'utilise aussi en cosmétique ou même dans l'industrie pour des biomatériaux. Benjamin Coudriet, président de l’association Chanvre Réunion, estime qu'il y aurait jusqu'à "300 utilisations de la plante". Il était l'invité de la matinale de Philippe Dornier ce lundi matin.
CBD : Annulation de l’arrêté interdisant la vente des fleurs et feuilles de cannabis sans propriétés stupéfiantes
Le code de la santé publique (article R. 5132-86) interdit la production, la commercialisation, la détention, l'achat ou la consommation de cannabis (plante, résine et produits dérivés). Mais il prévoit aussi que « la culture, l'importation, l'exportation et l'utilisation industrielle et commerciale de variétés de cannabis dépourvues de propriétés stupéfiantes » peuvent être autorisées.
Sur la base de cette dérogation, un arrêté interministériel du 30 décembre 2021 a autorisé l’utilisation des fleurs et des feuilles des seules variétés de cannabis présentant une teneur en delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) inférieure ou égale à 0,3 %, pour produire des extraits respectant eux-mêmes ce taux. Mais, dans le même temps, cet arrêté a interdit la vente aux consommateurs des fleurs et feuilles « à l’état brut » des mêmes variétés, quelle que soit la forme prise dans le produit fini (tisanes, huiles, cosmétiques au CBD…).
Saisi en urgence au début de l’année 2022, le juge des référés du Conseil d’État avait suspendu l’exécution de cette interdiction par une ordonnance 24 janvier 2022. Le Conseil d’État statue aujourd’hui au fond et juge disproportionnée l’interdiction générale et absolue de commercialisation à l’état brut des feuilles et fleurs de cannabis à faible teneur de THC, c’est-à-dire sans propriétés stupéfiantes. Il annule en conséquence cette interdiction fixée par l’arrêté du 30 décembre 2021.
Le CBD n’a pas d’effet psychotrope et ne provoque pas de dépendance
L’instruction menée au fond par le Conseil d'État a établi que la teneur en CBD et en THC varie très fortement entre les différentes variétés de cannabis. Ces deux substances, le CBD et le THC, sont les principaux cannabinoïdes végétaux essentiellement concentrés dans les fleurs et les feuilles de cannabis, mais leurs effets sont très différents. Les données scientifiques avancées par les parties ont montré que le CBD a des propriétés décontractantes et relaxantes et des effets anticonvulsivants, mais n’a pas d’effet psychotrope et ne provoque pas de dépendance, à la différence du THC. Il existe ainsi des variétés de cannabis, celles qui ont un faible taux de THC, qui ne peuvent pas être considérés comme des produits stupéfiants.
Le CBD ne crée pas de risque pour la santé publique justifiant une interdiction générale et absolue
Jugeant de la légalité de l’arrêté d’interdiction, le Conseil d’État rappelle tout d’abord qu’une telle mesure d’interdiction doit être justifiée au regard de l’objectif de santé publique poursuivi et proportionnée aux risques pour la santé que présentent les substances ainsi réglementées.
Il retient que les risques pour la santé dépendent des quantités de THC effectivement ingérées en fonction des produits consommés et des modes de consommation. Il juge, en l’état des données scientifiques, que la nocivité des autres molécules présentes dans les fleurs et feuilles de cannabis, notamment le CBD, n’est pas établie.
Il conclut des éléments scientifiques produits dans le cadre de l’instruction que la consommation des feuilles et fleurs de variétés de cannabis présentant un taux de THC inférieur à 0,3 % ne crée pas de risques pour la santé publique justifiant une mesure d’interdiction générale et absolue de leur commercialisation.
Des tests permettent de différencier les variétés de cannabis
Par ailleurs, pour justifier l’interdiction de leur commercialisation, le ministre des solidarités et de la santé faisait valoir devant le Conseil d'État que la circulation des fleurs et feuilles de variétés de cannabis dépourvues de propriétés stupéfiantes, par leur ressemblance avec les fleurs et feuilles issues de variétés de cette plante présentant des propriétés stupéfiantes, compromettrait l’efficacité de la politique de lutte contre les stupéfiants.
Cependant, le Conseil d'État a relevé que le taux de THC des fleurs et de feuilles pouvait être contrôlé au moyen de tests rapides et peu coûteux permettant d’identifier les variétés présentant des propriétés stupéfiantes. Le Conseil d'État estime donc que l’efficacité de la politique de lutte contre les stupéfiants ne peut justifier l’interdiction de commercialisation, à l’état brut, de fleurs et feuilles de cannabis avec un taux de THC inférieur à 0,3 %.
Cannabis : le Conseil d'Etat lève l'interdiction de la vente de fleurs de CBD en France
Les professionnels du secteur avaient obtenu en janvier la suspension temporaire d'un arrêté gouvernemental interdisant la commercialisation des fleurs de chanvre chargées en cannabidiol, la molécule non-psychotrope du cannabis.
Article rédigé par
Vincent Matalon
Des fleurs de cannabis chargées en CBD dans un magasin spécialisé de Montpellier (Hérault), le 22 janvier 2022. (MAXPPP)
Revers pour le gouvernement dans le dossier du cannabis. Le Conseil d'Etat a décidé, jeudi 29 décembre, de retoquer définitivement l'article de l'arrêté gouvernemental paru en décembre 2021 qui interdisait la vente et la consommation des fleurs chargées en cannabidiol (CBD), la molécule non-psychotrope du cannabis.
Saisi en urgence par les professionnels du secteur, le juge des référés avait suspendu temporairement l'arrêté en janvier 2022. Onze mois plus tard, la mesure la plus emblématique du texte a donc été définitivement enterrée par la plus haute juridiction administrative française.
Dans son arrêté contesté, le gouvernement justifiait notamment sa volonté d'interdire la vente des fleurs de CBD par l'argument de l'ordre public, assurant que l'autorisation de ces fleurs, dont l'aspect et l'odeur sont semblables à l'herbe de cannabis illégale, aurait compliqué les contrôles de police.
Pas de "risques" pour la santé publique
Le gouvernement invoquait également un impératif de santé publique, les fleurs de CBD étant souvent consommées sous forme de joints par des consommateurs à la recherche d'une alternative au tétrahydrocannabinol (THC), la molécule du cannabis aux effets psychoactifs interdite par la loi en France.
Cet argumentaire n'a pas convaincu le Conseil d'Etat. Dans sa décision, la plus haute juridiction administrative juge ainsi "qu'il n’est pas établi que la consommation des fleurs et feuilles de ces variétés de cannabis", dont la teneur en THC est inférieure à la limite légale de 0,3%, "comporterait des risques pour la santé publique".
Elle relève également que les fleurs légales et illégales pourraient facilement être différenciées par les forces de l'ordre "au moyen de tests rapides et peu coûteux permettant d’identifier les variétés présentant des propriétés stupéfiantes".
Une victoire pour les 2 000 boutiques spécialisées
La décision était particulièrement attendue par les professionnels du secteur. "La vente de fleurs représente en général les trois quarts du chiffre d'affaires" des quelques 2 000 boutiques spécialisées présentes sur le territoire, commentait mi-décembre auprès de franceinfo Charles Morel, président de l'Union des professionnels du CBD. Celui-ci ne cache pas aujourd'hui sa satisfaction.
En tranchant définitivement en faveur du CBD, le Conseil d'Etat dissipe également un flou juridique qui a débuté en 2014, année où des poursuites avaient été engagées contre la vapoteuse au CBD Kanavape, présentée à l'époque par ses fondateurs comme "la première cigarette électronique au chanvre 100% légale".
La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), puis la Cour de cassation, avaient par la suite confirmé que le cannabidiol ne pouvait pas être considéré comme un stupéfiant, n'ayant "aucun effet psychotrope ni effet nocif sur la santé humaine". Ce qui n'avait donc pas empêché le gouvernement de vouloir en interdire la commercialisation sous forme de fleurs séchées.
on se detend : le titre est là plus là pour la provoc car le sujet traite plus de maniere generale du sujet s'en le stigmatiser
Source
REPLAY - Cannabis : pourquoi faudrait-il interdire le CBD ? Le débat du Talk de franceinfo
Publié le 15/12/2022 19:30Mis à jour le 19/12/2022 17:37
Depuis sa commercialisation, le CBD, autrement appelé "cannabidiol", fait l'objet de nombreux débats juridiques. Pourquoi ? Qu'est-ce qui concrètement pose problème ? C'est le débat du Talk de Franceinfo.
Le CBD, acronyme du cannabidiol, est trouvable aujourd'hui sous de nombreuses formes : huile, infusion, fleurs. Vanté pour ses bienfaits relaxants, il fait pourtant l'objet de débats juridiques crispants, mettant en scène les professionnels du secteur d'un côté, et les pouvoirs publics de l'autre. Pourquoi ? Qu'est-ce qui concrètement coince ? Sur quoi n'arrivent-ils pas à se mettre d'accord ?
Pour en parler, Ludovic Pauchant reçoit l'addictologue Amine Benyamina, et le président de l'Union des professionnel du CBD, Charles Morel.
Les effets de cette substance mis en question
Le CBD est une molécule essentiellement présente dans les fleurs de Cannabis, et est considérée comme non-psychotrope. C'est-à-dire qu'elle n'agit pas sur le psychisme, ni n'entraîne de sentiment de dépendance de la part de son consommateur. Cependant, on trouve aussi du CBD dans les fleurs de chanvre, également composées de THC, la principale molécule active du Cannabis. Et c'est là que ça coince.
L’expérimentation néerlandaise de production légale de cannabis accuse de nouveaux retards
Publié
il y a 2 jours
le
4 novembre 2022
Par
Aurélien BERNARD
Les producteurs de cannabis qui ont été sélectionnés pour participer aux essais de culture contrôlée de cannabis aux Pays-Bas ont informé le gouvernement néerlandais qu’ils ne seront pas prêts à commencer au début de l’année prochaine comme le gouvernement le prévoyait.
L’expérience aurait dû commencer en 2021. Les producteurs désignés disent maintenant que la fin de l’année prochaine est une date plus probable.
L’objectif du projet, lancé il y a cinq ans, est de supprimer la zone grise entre les coffee shops et la culture illégale.
Le parti de la coalition D66 était particulièrement enthousiaste à l’égard de ce projet, dont les députés pensaient qu’il réduirait le rôle du crime organisé dans le circuit des drogues douces.
Dix villes – Arnhem, Almere, Breda, Groningen, Heerlen, Hellevoetsluis, Maastricht, Nijmegen, Tilburg et Zaanstad – ont finalement accepté et dix cultivateurs se sont engagés à fournir une large gamme de produits à base de cannabis.
Pour l’instant, certains cultivateurs n’ont pas pu obtenir de compte bancaire, car les banques craignent le blanchiment d’argent et le soutien à des comportements criminels. Les prix élevés de l’énergie, les retards au niveau de l’approvisionnement et les problèmes liés au système de suivi et de traçabilité qui permettra de contrôler la destination et la vente des produits au cannabis sont également à l’origine de difficultés, selon la lettre qu’a pu consulter le média NRC.
Le gouvernement néerlandais a réagi auprès de NRC et précisé qu’ils discutaient avec les banques au sujet des comptes bancaires, sans pour autant s’engager à débloquer le sujet, et qu’ils ne partageaient pas les préoccupations concernant le système de suivi qui serait opérationnel.
De plus amples informations sur la poursuite de l’expérimentation seront publiées en décembre par le gouvernement néerlandais.
« Il m’est arrivé de fumer 2, 3 joints » : les confidences de François Braun qui s’oppose à la légalisation du cannabis
PAR
STÉPHANE LONG -
PUBLIÉ LE 05/11/2022
Crédit photo : S. Toubon
Ce n’est pas parce qu’il y a goûté dans sa jeunesse qu’il est prêt à légaliser le cannabis. Invité de RTL il y a quelques jours, le ministre de la Santé s’est livré à quelques confidences. « Il m’est arrivé de fumer 2, 3 joints dans ma jeunesse », a avoué François Braun au micro de la radio. Pas question pour autant de revenir sur l’interdiction du cannabis récréatif et de changer la législation, a enchaîné aussitôt le médecin qui se dit formellement opposé à sa légalisation.
« Pour moi, non, parce que c’est dangereux pour la santé », s’est justifié François Braun, ajoutant que « ce n’est plus le même cannabis. […] On a maintenant des plants qui sont trafiqués, y compris génétiquement, par des trafiquants pour rendre beaucoup plus addictif. »
Emmanuel Macron n’avait pas dit autre chose avant la campagne présidentielle. Dans un entretien au « Figaro » publié en 2021, le président de la république s’était fermement opposé à la dépénalisation du cannabis récréatif.
« Dire que le haschisch est innocent est plus qu’un mensonge, avait-il déclaré. Sur le plan cognitif, les effets sont désastreux. Combien de jeunes, parce qu’ils commencent à fumer au collège, sortent totalement du système scolaire et gâchent leurs chances ? Et je ne parle même pas des effets de glissements vers des drogues plus dures. »
L’Allemagne prête à légaliser le cannabis récréatif
Les partisans d’une vente encadrée du cannabis estiment pourtant qu’une telle mesure permettrait de mieux contrôler la nature des produits et de lutter contre les trafics de drogue. En Allemagne, le gouvernement a présenté le 26 octobre dernier un projet de légaliser le cannabis pour un usage récréatif. Le texte devra obtenir l'aval de la Commission européenne avant de se traduire par une loi. « Si tout va bien, je pense que la légalisation pourrait intervenir en 2024 », a précisé le ministre de la Santé allemand, Karl Lauterbach, lors d'une conférence de presse.
L'homologue de François Braun a justifié cette réforme par la volonté d'« obtenir une meilleure protection des enfants et des jeunes », jugeant la politique de répression actuelle inefficace, dans un contexte d'augmentation de la consommation de cannabis.
Le texte prévoit d’autoriser l’achat et la possession « d’une quantité maximum de 20 jusqu’à 30 grammes » pour la consommation personnelle des adultes de plus de 18 ans et de placer la filière de production et de distribution du cannabis sous le contrôle des pouvoirs publics par le biais de licences contrôlées par l’État. Il autorise aussi la culture de trois pieds de cannabis par adulte pour un usage personnel.
Selon les autorités allemandes, l'enjeu est de « garantir la protection sanitaire et d’enrayer la criminalité organisée ainsi que le marché noir », estiment ses promoteurs. Ce n’est apparemment pas l’avis de François Braun et du gouvernement français.
Île Maurice : une avancée considérable dans la légalisation du cannabis médical
on novembre 5, 20220 Commenton Île Maurice : une avancée considérable dans la légalisation du cannabis médibyMeghan
La législation entourant la consommation de cannabis à usage personnel est en cours d’évolution à l’île Maurice. En effet, le ministère de la Santé a récemment organisé un comité technique durant lequel les discussions sur une potentielle utilisation thérapeutique de la substance ont été poursuivies. Dans quelle mesure et sous quelle forme le cannabis pourra-t-il être consommé sur l’île ?
Les bienfaits du CBD
Également appelé cannabidiol, le CBD est une molécule du cannabis (ou chanvre), au même titre que le THC. Toutefois, ce dernier est considéré comme un stupéfiant et implique le risque de développement d’une addiction chez son consommateur, qui recherche un puissant effet planant. Le CBD, en revanche, se révèle être un antidote efficace contre certaines douleurs, mais aussi contre les problèmes de sommeil grâce à ses propriétés relaxantes. Consommé en huile, en gélules ou en infusion, le CBD constitue un véritable allié au quotidien pour des problèmes variés :
Anti-inflammatoire, il soulage les douleurs articulaires et musculaires.
Il améliore la qualité du sommeil.
Il réduit le stress et l’anxiété de façon considérable.
Sous forme de crème, le CBD apaise les problèmes de peau tels que l’acné, le psoriasis, l’eczéma et autres éruptions cutanées.
Les douleurs menstruelles et les troubles liés à la ménopause sont diminués.
L’action sédative du CBD permet un impact positif sur certains troubles neurologiques.
Bien entendu, plusieurs de ces effets du CBD sont encore le sujet d’une étude médicale ; il convient donc de prendre des précautions sur ce type d’information. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé, qui saura vous guider et déterminer si l’usage du CBD est adapté à votre situation ou votre pathologie.
Un sujet sensible à l’île Maurice
La lutte contre les drogues et stupéfiants est au cœur des préoccupations des autorités mauriciennes. En effet, jusqu’à maintenant, la possession et la consommation de cannabis faisaient l’objet d’une interpellation. Or, les instances de justice croulent sous les dossiers qui créent un embouteillage administratif et judiciaire d’une telle envergure que les trafiquants ont le champ libre pour faire entrer d’autres substances bien plus dangereuses pour la population.
Parallèlement au projet de légalisation du cannabis à usage médical, l’île Maurice envisage alors un assouplissement des peines infligées aux consommateurs occasionnels d’herbe ou de cannabis, mis en application dès le début de l’année 2023. Toutefois, ces nouvelles mesures ne concerneront pas l’intégralité de la population mauricienne ; les citoyens présentant un casier judiciaire ou se trouvant en liberté conditionnelle, ainsi que les fonctionnaires, ne pourront pas bénéficier de cette nouvelle législation.
Cannabis à usage médical : quels impacts sur l’économie mauricienne ?
L’île Maurice est un pays producteur de cannabis. L’huile de chanvre, notamment, est particulièrement employée dans les secteurs de la cosmétique et de la parapharmacie. De plus, les fibres de la fleur de cannabis sont utilisées dans l’industrie textile, qui nécessite également ses graines. La légalisation progressive du cannabis à des fins thérapeutiques représenterait alors une opportunité majeure pour le développement économique local, avec la possibilité d’accéder à de nombreux emplois nouvellement créés.
Bientôt débattue au Parlement, la légalisation du cannabis thérapeutique pourrait soulager de nombreux patients contraints de supporter de lourds traitements et protocoles médicaux.
Peut-on se faire retirer son permis de conduire pour avoir consommé du CBD ?
Des automobilistes de plus en plus nombreux se plaignent de contrôles positifs au cannabis alors qu’ils ne consommaient que du CBD. Une situation rendue possible par les textes réglementaires.
Le cannabis, sous forme de drogue, contient environ 15 % de THC ; les produits à base de CBD vendus légalement dans le commerce, eux, sont limités par la loi à 0,3 %. (EMMANUEL DUNAND/AFP)
par François Vaneeckhoutte
publié le 5 novembre 2022 à 9h19
Etre contrôlé positif au cannabis, et privé de permis, après avoir consommé du cannabidiol (CBD) : c’est la mésaventure qui, d’après un tweet partagé le 1er novembre, est arrivée à un jeune qui utilisait le CBD pour se sevrer du cannabis.
Un cas qui ne semble pas isolé. D’autres médias, comme BFM TV ou France 3, ont relayé des histoires similaires ces dernières semaines.
Selon le code de la route, «le fait de conduire ou accompagner un élève conducteur après avoir fait usage de stupéfiants» entraîne automatiquement le retrait de 6 points sur le permis de conduire, ainsi qu’une peine pouvant aller, sans circonstance aggravante, jusqu’à 2 ans de prison et 4 500 euros d’amende. A cela s’ajoutent d’éventuelles suspensions ou annulations de permis, ou encore l’obligation de suivre des stages de sensibilisation.
Une question de seuils de détection
C’est le tétrahydrocannabinol (THC), molécule psychoactive également contenue dans les plants de cannabis, qui est visée par les contrôles de police. Le cannabis, sous forme de drogue, contient environ 15 % de THC ; les produits à base de CBD vendus légalement dans le commerce, eux, sont limités par la loi à 0,3 %.
Le problème vient du fait qu’aucun seuil ne définit l’usage de stupéfiants dans le Code de la Route : comme l’indique le site de la Sécurité routière, «la conduite, ou l’accompagnement d’un élève conducteur, après avoir fait usage de substances ou plantes classées comme stupéfiants, est interdite, quelle que soit la quantité absorbée». En clair, il est donc possible d’être contrôlé positif au cannabis (THC) du fait des traces de THC présentes au sein des produits au CBD consommés.
Avec, évidemment, plus de risques en cas de consommation récente ou régulière. «Les cas que j’ai eus, c’était des cas de consommation le jour même ou la veille», souligne Etienne Lejeune, avocat spécialiste en droit routier, contacté par CheckNews.
Un flou réglementaire à lever
La consommation de CBD, même si tout à fait légale, peut entraîner la détection de traces de THC lors d’un contrôle routier, et mettre les conducteurs dans l’illégalité. Une contestation est possible, mais la procédure judiciaire est longue, coûteuse et n’annule pas la suspension du permis, quasi-systématique et fortement pénalisante. Résultat, «sauf à vouloir en faire une question de principe, il y en a plein qui refusent l’obstacle», déplore Etienne Lejeune.
Pour faire face à la situation, l’avocat conseille, au moment du contrôle, de «demander un prélèvement sanguin pour contre-expertise, présenter les factures d’achat et ne pas reconnaître les faits», puis de «réaliser un prélèvement capillaire» dans les semaines qui suivent. L’Union des professionnels du CBD (UPCBD), qui recommande également aux automobilistes de «demander un test sanguin», ajoute la possibilité d’un «référé suspension devant le tribunal administratif» afin de conserver le droit de rouler.
Au-delà de ces conseils, le président de l’UPCBD, Charles Morel, avance plusieurs propositions pour sortir de cette «zone grise» réglementaire. Parmi les revendications présentées à CheckNews, «des tests fiables», différents des tests salivaires actuels, avec la mise en place d’un seuil de détection de THC «cohérent et scientifiquement fondé» sur les effets sur la conduite ou encore l’adoption d’un protocole «moins intrusif», similaire à ce qui existe au Canada.
Un débat juridique qui promet d’être mouvementé, comme en témoigne la suspension par le Conseil d’Etat du dernier arrêté gouvernemental, jugé trop restrictif, concernant le CBD. En attendant, une solution : ne pas consommer de CBD avant de prendre le volant… même si c’est légal. «En l’état, de manière pragmatique, il ne faut pas en prendre – ou suffisamment longtemps avant de conduire», appuie Etienne Lejeune.
Au milieu d’une forte inflation, une chose devient moins chère : le cannabis
Les consommateurs américains continuent de faire face aux prix les plus élevés depuis des décennies pour l’essence et d’autres produits, mais s’ils se trouvent dans un État qui autorise la vente de cannabis, ils paient au moins moins cher pour l’herbe légale.
Au milieu des rivalités de prix – non seulement entre les sociétés de cannabis légales mais aussi contre les ventes du marché illicite – le coût du pot en gros a chuté et l’offre a grimpé.
La preuve est claire dans le plus grand marché légal du cannabis du pays, la Californie, qui a enregistré un énorme chiffre d’affaires d’un milliard de dollars au cours de la dernière année.
La Californie a vu les prix du cannabis aussi bas que 100 dollars la livre, une fraction du coût moyen de 786 dollars pour une livre séchée et non taillée dans l’État, selon un rapport publié mardi par Leafly.
Alors que les agriculteurs californiens ont augmenté leur production de pots de 63 tonnes métriques, la valeur de la récolte de mauvaises herbes de l’État a chuté face à la concurrence des prix.
“Les consommateurs voient des aubaines sans précédent en 2022, avec des huitièmes de vente au détail de 20 $ [of an ounce] maintenant la norme », a déclaré Leafy dans son rapport sur la récolte de cannabis.
Le premier vin au cannabis du vignoble nantais adoubé par les grands chefs français
Lancé il y a un an, Brume, vin aux fleurs de chanvre de La Regrippière, est servi sur de grandes tables. Son créateur vient d’être reconnu producteur artisan de qualité par le Collège culinaire de France.
Maxime Bordelot vient d’être reconnu « producteur artisan de qualité » par le Collège culinaire de France pour son vin au chanvre. | MB
Il y a à peine un an, il nous présentait sa folle création au joli nom de Brume. Un vin au cannabis dans le Vignoble nantais, il fallait oser… Pas un problème pour Maxime Bordelot. Co-créateur des bières Duck, le garçon de La Regrippière avait déjà mis au point le premier vin houblonné de France. Une expérience, tentée au départ pour rire avec son copain Romain Héraud, vigneron à Clisson. Jusqu’à ce qu’elle devienne une affaire sérieuse. Wine Hop, vin blanc infusé à la fleur de houblon, est sorti des caves en 2020. Dans le même temps, j’ai vu toutes ces boutiques de CBD fleurir partout, se souvient le trentenaire. Le houblon étant un cousin du chanvre, celui qui est aujourd’hui diplômé en qualité de sommelier bière a tenté une nouvelle alchimie.